Comment voyons-nous notre paroisse dans 3-5 ans ? Quels sont les rêves qui nous habitent pour cette belle communauté de Sainte-Rosalie, comment imagine-t-on l’avenir ? Que voudrait-on faire découvrir à un ami qui reviendrait dans quelques années après un long voyage ? Quelle paroisse veut-on offrir aux enfants du quartier pour qu’ils puissent grandir sereinement ?
Ces questions n’occupent certainement pas nos pensées du quotidien, elles ne nous empêchent pas de dormir, mais il faut pourtant se les poser de temps en temps. La vie en général est un chemin, la vie chrétienne encore plus (“Je suis le chemin, la vérité, la vie” Jn 14,6), il peut donc être bon d’avoir une petite idée de la prochaine étape si on éviter de tourner en rond ou de rester assis sur le bord de la route.
Ce sont des questions que je me pose également, évidemment, en tant que curé. Surtout pour une deuxième rentrée. La première année est nécessaire pour connaître la paroisse, en voir la beauté, rencontrer les uns et les autres et apprendre à se repérer. Mais quand les marques sont à peu près prises, quand on a l’impression d’avoir intégré les différentes réalités de la paroisse, les questions arrivent : “So, what’s up ?”, “qu’est-ce qu’on fait maintenant ?”, “où va-t-on ?”. C’est aussi la question que reçoit saint Pierre : “quo vadis ?”.
Pour y répondre, nous devons avant tout nous interroger sur l’histoire de la paroisse, en retrouver l’A.D.N. Pour savoir où l’on veut aller, il est bon de savoir d’où l’on vient. Nous sommes chrétiens, catholiques, dans le diocèse de Paris mais nous habitons aussi un quartier particulier, avec son histoire propre. Ainsi, tout en appartenant pleinement à l’Eglise, en étant en pleine communion avec notre archevêque, nous pouvons nous demander ce que la paroisse Sainte-Rosalie peut et doit apporter de façon particulière.
Ces questions nous sont posées à chacun, et chacun peut porter sa pierre à l’édifice en proposant des réponses, en en parlant avec d’autres paroissiens et en le rapportant au conseil. Pour ma part, deux choses me semblent émerger. Tout d’abord l’héritage incroyable de sœur Rosalie : pour reprendre ses termes, j’imagine la paroisse comme “une borne sur laquelle tous ceux qui sont fatigués ont le droit de déposer leur fardeau”. Ensuite, et cela correspond aussi à l’œuvre de sœur Rosalie, notre paroisse vit cette mixité sociale qui est un don incroyable dans notre monde individualiste. Aussi, devant l’incertitude de l’avenir, face aux chamboulements, aux peurs et aux replis, il me semble que notre paroisse peut devenir de plus en plus une borne, un lieu où chacun se saura accueilli. Nous pouvons offrir à notre quartier ce home sweet home évoqué le mois dernier où, dans notre fidélité au Christ miséricordieux, nous saurons offrir un oasis de bienveillance au milieu du désert de solitude. Ancrés en Christ, solides comme une borne de granit et donc forts pour soutenir et réconforter tous ceux, nombreux, qui en ont besoin. C’est une première idée qui germe au bout d’un an, une idée que je vous soumets pour être discutée, reprise, enrichie, précisée.
Que voulons-nous faire de notre paroisse ? Bonne réflexion, bonnes discussions,
P. Arnaud Mougin