Il y a quelques mois je m’interrogeais, et vous interrogeais, sur ce qu’est un prêtre. Cela en a surpris quelques-uns et en a inquiété d’autres. Ce n’était pourtant pas une crise de foi personnelle ni une remise en cause de ma vocation, je sollicitais simplement votre avis pour recentrer ma mission, pour entendre ce que vous attendez d’un prêtre et essayer d’y répondre au mieux. Merci pour les quelques réponses reçues, elles ont pu alimenter ma réflexion et elles m’amènent maintenant à vous interroger sur ce qu’est un paroissien. Comment expliqueriez-vous à un voisin, un collègue ou une personne rencontrée dans la rue ce que signifie être paroissien, faire partie d’une paroisse ? Un paroissien n’est pas un adhérent, ni un client, ni un consommateur… Comment décrire ce rôle ?
Cette réflexion, à méditer pendant l’été, est importante pour savoir ce que l’on veut pour notre paroisse, pour marcher ensemble vers un objectif identifié et motivant. Réfléchir à cette question sera un moyen de préparer notre rentrée et de mieux orienter nos énergies. Pour éclairer vos réflexions, je voudrais vous présenter un dilemme personnel et une piste proposée par le Pape François.
Mon dilemme est le suivant : dois-je mettre mon temps et mon énergie à imaginer, proposer, susciter des activités qui pourraient motiver des personnes encore peu impliquées ou bien dois-je me concentrer sur les personnes qui sont demandeuses d’enseignement, de célébration, d’accompagnement… ?
Le risque de ces deux options serait de s’épuiser à “faire boire un âne qui n’a pas soif” ou de ne donner qu’aux riches… D’où la question sur ce qu’est un paroissien : est-ce un habitant du quartier qu’il faut aller chercher, comme une brebis égarée, en inventant sans cesse de nouveaux moyens ou est-ce une personne impliquée, donnant de son temps et participant activement à la vie de la paroisse ? La réponse peut être un équilibre entre les deux, il est alors intéressant de se situer chacun entre ces deux extrêmes. Mais le pape François propose une autre approche. Il nous dit, à partir de l’Évangile, que tout baptisé est un disciple missionnaire : à la fois un disciple qui a besoin d’être nourri et un missionnaire qui va chercher la brebis perdue. Ainsi, le paroissien serait en même temps une personne qui a besoin d’être formée, encouragée, accompagnée par la paroisse mais qui va aussi chercher ceux qui sont plus distants, moins impliqués. Ou, pour le dire autrement, le paroissien, parce qu’il trouve sa joie dans sa communauté, voudra partager cette joie en invitant des proches à découvrir cette famille paroissiale.
Comment réagissez-vous à cette vision ? Comment vous situez-vous dans ce tableau de la paroisse ? Je vous laisse y réfléchir cet été, en discuter en famille ou avec des amis de façon à ce qu’en septembre on revienne tous avec une idée plus précise de ce que
l’on veut construire ensemble. Le conseil paroissial prépare d’ailleurs un événement pour proposer à chacun de vivre une belle rencontre avec le Christ.
Que le Seigneur vous donne un bel été, qu’Il aiguise en vous le désir de toujours mieux l’aimer pour le faire connaître.
Père Arnaud MOUGIN