Puisque 2024 sera marquée par les Jeux Olympiques à Paris, je prendrai quelques images sportives pour illustrer mes vœux aux habitants de la paroisse.
Tout d’abord je prie le Seigneur afin que personne ne reste “sur le banc de touche”. Je pense à toutes ces personnes qui vivent dans notre quartier, chrétiennes ou non, croyantes ou non, qui ont l’impression d’être à côté de la vie réelle, en attente d’être appelées à vivre ce pour quoi elles sont faites : rencontrer des personnes, échanger, rire, partager un souci,… (la communion fraternelle dans le langage chrétien). C’est une réelle et cruelle pauvreté : on peut aujourd’hui avoir de quoi se nourrir, un logement, exercer une activité professionnelle et être désespérément seul, être témoin de la “vie” parisienne et se sentir au bord du monde. Or, une grande partie de ces parisiens courent après des occupations, du remplissage de vide pour essayer de fuir leur solitude. Mais ni Netflix, ni la salle de sport ni même le métro bondé ne remplissent ce vide.
Mon premier voeu pour 2024 serait donc que la paroisse soit encore plus – j’ose croire qu’elle l’est déjà mais les besoins sont immenses – un lieu de vie, un lieu ou l’on peut venir rencontrer d’autres humains pour échanger quelques paroles, retrouver le B-A-BA de la vie sociale.
Une seconde image pourrait être la “troisième mi-temps”, le temps où ceux qui se sont dépensés, ont couru, ceux qui sont épuisés prennent enfin le temps de souffler. Et là je pense à ceux qui sont pris dans le tourbillon parisien, la tornade du travail, auxquels viennent s’ajouter tout un tas d’activités, de rencontres, d’amis à voir,… Là aussi la paroisse pourrait développer quelques propositions qui existent déjà. À côté des formations, des temps de prière ou des divers réunions, les salles servent parfois simplement à accueillir quelques familles qui veulent partager un goûter, des jeunes qui ont besoin d’une salle pour leur jeu de société, des enfants qui retrouvent des jeux d’enfants comme les cabanes dans les arbres ou la bonne vieille corde à sauter…
Ces deux vœux se rejoignent, comme d’ailleurs les remplaçants du banc de touche qui retrouvent malgré tout les joueurs à la troisième mi-temps. Qu’il s’agisse de regarder ensemble un match, de déguster une bière ou de s’émerveiller des premières dents du petit-dernier, les “solitaires” et les “tourbillonés” se retrouveraient facilement ensemble.
Avec la grâce de Dieu, ces vœux ne sont peut-être pas si chimériques, ce sont des rêves que l’on devrait pouvoir réaliser. Dans les (quelques) réponses au questionnaire de l’avent, plusieurs personnes proposaient d’élargir à toute l’année les repas dominicaux du mois d’août. S’il s’agit simplement d’ouvrir les salles, d’un véritable partage de repas où chacun apporte une petite contribution, c’est tout à fait envisageable. On pourrait y inviter le voisin isolé, même s’il ne nous rejoint qu’après la messe ou pour le café. Ce n’est pas grand chose mais quand on se retrouve à être effectivement un hôpital de campagne, on va au plus urgent et je crois que l’urgence est là.
Je confie donc ces vœux au Seigneur, et à vous chers paroissiens, que la paroisse puisse contribuer, d’une façon ou d’une autre, à ce que l’année 2024 soit plus belle, plus humaine pour les habitants du quartier.
P. Arnaud