Un avent synodale
Le mot avent vient du latin adventus, ce qui doit venir. Il désigne ainsi cette période liturgique de l’année où doit advenir le Messie. Ce temps est souvent comparé à l’aurore d’un jour nouveau où, sortant des ténèbres de la nuit, on attend avec impatience l’apparition du soleil. Mais après plus de 2000 ans de christianisme, plus de 2000 Noëls célébrés, qu’attendons-nous aujourd’hui ? Y a-t-il encore quelque chose à espérer ?
Pas encore bien sortis de l’épidémie, encore groggys des confinements, nous avons du mal à repartir, à retrouver notre entrain et notre joie. Et le coup de massue du rapport de la Ciase, quoique nécessaire et salutaire, n’arrange pas les choses. L’aurore se fait donc attendre, comme le chante Rimbaud, L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois, il nous faudrait le merle de Théophile Gautier qui gronde l’aube paresseuse de rester au lit si longtemps…
Et si ce chant du merle était le synode demandé par le Pape ? Ce merle qui voit le jour derrière l’ombre, tel un croyant, dans le saint lieu,…, [qui] avec sa foi voit toujours Dieu. La concomitance du rapport Sauvé et du synode peut être un signe pour croire à une aurore, à l’avent d’un véritable Noël.
Ce synode proposé à tous les croyants invite chacun à croire que l’Église ne reste pas enlisée dans ses erreurs, dans ses drames humains mais qu’elle peut se redresser, affronter la vérité et repartir. Concrètement, localement, nous pouvons à Sainte Rosalie participer à ce mouvement pour à la fois mettre notre pierre à l’édifice de ce gigantesque chantier et en même temps réfléchir au fonctionnement de notre paroisse. Car ce ne sont pas des idées, revendications ou protestations générales qui suffiront, il nous faut aussi nous interroger sur notre fonctionnement local. On regrette et dénonce le cléricalisme mais on manque toujours cruellement de responsables pour les petits et grands travaux des salles paroissiales, leur décoration, la communication de nos activités, sur le site et dans le narthex,… Le synode nous invite à prendre en main les questions de l’Église, questions sur la gouvernance et le fonctionnement de l’Église mais également les questions matérielles de notre paroisse.
Le dimanche communautaire du dimanche 12 décembre* sera l’occasion de mettre en commun nos questions, nos souhaits, nos propositions, pour l’Église universelle et pour notre église locale, modeste mais si sympathique. En participant à ce synode, nous embrasserons l’aube d’été, nous lèverons un à un les voiles, nous serons comme ce merle qui siffle dans les branches, et sautille gai, plein d’espoir : nous vivrons un véritable Avent.
P. Arnaud Mougin
* pour ceux qui ne pourraient venir le 12 décembre, vous pouvez envoyer vos remarques, suggestions, propositions à l’adresse suivante : synode.sainte.rosalie@gmail.