Très sincèrement, je vous souhaite à tous de bonnes et saintes vacances. Tous n’en bénéficieront pas tout de suite ni de la même façon mais le mois de juillet amène tout de même un changement de rythme qui peut être très profitable.
Vous savez ma réticence, voire mon inquiétude, face à la frénésie parisienne, à ce rythme soutenu de l’homme moderne qui veut être partout, avoir tout vu, tout entendu… Les mois de juillet et août peuvent marquer une pause dans ce tourbillon : beaucoup d’activités s’arrêtent, les occasions de sorties et de dispersion sont moins nombreuses et nous pouvons prendre un peu plus de temps, profiter de cette vacance de charges, de choses à faire, pour enfin nous poser, pour idéalement revenir à l’essentiel.
La lecture, avec les conseils éclairés et précieux de Geneviève Boisard, constitue une parfaite activité de repos. Roman, étude historique, réflexion philosophique ou bon vieux policier, le livre nous sort de notre quotidien, en nous concentrant sur autre chose, il offre à notre cerveau une pause par rapport aux tracas quotidiens, aux multiples questions à régler. Et nous en avons bien besoin, ne serait-ce que pour prendre un peu de recul sur ces soucis et mieux y répondre ensuite. En plus du détachement du quotidien, la lecture nous fait prendre de la hauteur, elle nous emmène sur d’autres sentiers, d’autres façons de voir les choses, de les appréhender. Si je profite de l’été pour découvrir d’autres auteurs, pour lire enfin tel ou tel livre que l’on m’a prêté, je serai là aussi déplacé, peut-être bousculé par un autre style, un autre point de vue sur telle ou telle situation et cela contribue grandement à la réflexion, voire même à une certaine sagesse. Le livre, tout en nous charmant et en nous soulageant du quotidien, nous invite au voyage vers d’autres horizons, d’autres modes de pensées, une occasion de grandir en intelligence (comme l’adolescent qui prend dix centimètres pendant l’été).
Indirectement, loin de la paroisse et de mes engagements de l’année, par la lecture ou d’autres rencontres, j’aurai ainsi l’occasion de réfléchir à mon fonctionnement, à ma façon de voir et à la place que je laisse aux autres. De même qu’un auteur m’emmènera découvrir un autre point de vue, je pourrai – loin de la confrontation – repenser à cet autre paroissien avec lequel je ne suis pas d’accord, à cette façon de faire qui me dérange, et peut-être ouvrir une porte sur du neuf, sur une nouvelle façon de cohabiter.
Que le Seigneur nous donne à tous de bonnes vacances, une véritable pause dans notre frénésie parisienne, pour prendre de la hauteur et revenir, après un beau voyage, motivés et accueillants, pour faire grandir l’unité et la saine diversité de notre paroisse.
Bonnes et saintes vacances,
P. Arnaud