Le Carême : Un temps joyeux à prendre au sérieux
Un temps joyeux ? Le Carême nous fait monter vers Pâques. Certes, nous n’évacuerons pas la croix du Christ, pas plus que la passion subie par des hommes et des femmes du monde entier. Mais la perspective de notre Carême, c’est la Résurrection du Christ, victoire de la Vie et de l’Amour, source de notre Espérance, fête incomparable, joie sans mesure.
Un temps joyeux ? Un des fruits les plus savoureux de l’Esprit-Saint est la joie. Il ne va pas se mettre en congé du don de cette joie, pendant 40 jours. Même si nous pratiquons une réelle ascèse, le Christ nous invite à ne jamais avoir une « face de Carême » respirant la pénibilité triste de notre devoir de chrétien.
Un temps à prendre au sérieux ? Trop de chrétiens négligent ce temps du Carême, pourtant partie intégrante de la pratique de notre foi, temps de progression dans notre vie humaine et chrétienne. Le Christ lui-même nous donne 3 pistes très précises : le partage, la prière, le jeûne. Pour moi, le partage est le moteur de notre Carême. Ce partage n’est pas un distributeur automatique d’argent, encore moins un assistanat où nous considérons l’autre avec condescendance et non pas comme un frère. Pourquoi partager notre argent, notre temps, donner quelque chose de notre vie ? Parce que le Carême, si nous le mettons en pratique, nous fait nous ouvrir aux autres, nos frères et prendre conscience des besoins immenses de ceux qui sont moins favorisés que nous. Le partage nous apparaît alors comme une nécessité impérieuse, y compris dans sa dimension internationale, mondiale. On n’a jamais vu quelqu’un s’appauvrir parce qu’il a partagé. Et le partage est source de joie, parce qu’il donne sens à notre vie et que, véritablement, il l’enrichit. « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir », nous dit le Christ.
Comment partager vraiment si nous n’intégrons pas notre don dans notre prière pour nos partenaires ? C’est à ce temps de prière renouvelé que le Christ nous appelle en ce temps fort de notre Carême. Que notre prière soit au service du partage. Et puis alimentons-le avec l’argent économisé parce que nous aurons – au moins un peu – converti nos mœurs de surconsommation chronique.
Et comme nous allons considérer que notre main gauche ignore ce qu’a fait notre main droite, n’hésitons pas à être large et généreux dans notre don. Nous y trouverons notre joie dans le fait, comme chrétien, de prendre au sérieux notre Carême.
Père Hubert CAUCHOIS