Ce mois de novembre est inauguré par la solennité de la Toussaint, suivie aussitôt du jour de prière pour les défunts, occasions pour chacun de s’interroger sur le sens de notre vie, notre vocation, ou plus simplement notre mission là où nous sommes et dans la paroisse. Occasion pour moi aussi bien sûr de me demander, de vous demander, ce qu’on attend d’un prêtre, ce qu’une paroisse attend d’un curé. Cette question m’interpelle régulièrement depuis la rentrée.
En deux ans, j’ai appris le « boulot » de curé : aidé par les conseils pastoral et économique, par d’autres paroissiens, mais aussi épaulé par une équipe de curés parisiens et par mes frères de la Société Jean Marie Vianney, j’essaye de « faire tourner la boutique » (j’exagère volontairement cet aspect matériel). Seulement je me demande si c’est bien là le sens de la mission. En vue de quoi l’archevêque envoie-t-il un prêtre vers une communauté ? Quel est l’objectif, l’intérêt d’une formation de sept ans en philosophie et théologie, faudrait-il la remplacer par du management ou de la comptabilité ? Qu’est-ce qu’un paroissien attend, ou devrait attendre d’un curé ? Questions qui seront d’autant plus d’actualité que l’on aura moins de prêtres : on ne pourra plus réclamer un prêtre simplement parce qu’il y en a toujours eu un ; il y aura peut-être des choix à faire, des regroupements de paroisses… La question du sens du sacerdoce, du contenu de la mission du prêtre se reposera forcément, et elle se pose déjà.
Donc je vous pose la question, qu’attendez-vous d’un prêtre ? Un peu plus j’espère qu’un intendant des bâtiments et qu’un webmaster du site Internet. Mais peut-être pas seulement un « distributeur de sacrements ». La réponse n’est pas évidente, y compris pour moi, mais elle doit être posée et sans doute sans cesse reposée et réévaluée. Notre histoire personnelle peut nous aider à y répondre : quelles rencontres ai-je eu avec des prêtres, dans quel moment un prêtre m’a-t-il vraiment aidé, que m’a-t-il apporté de spécifique que je n’aurais pas reçu ailleurs ? Et s’il faut se détacher d’un cliché ou d’une caricature trop marquée du prêtre, on peut aussi se demander ce qu’on attend d’un « homme de Dieu ».
Posez-vous ces questions, échangez en famille, entre amis, partagez vos réponses cela m’aidera et surtout nous aidera à nous recentrer sur l’essentiel. Cela nous aidera aussi à mieux comprendre ce qu’une paroisse peut apporter au quartier puisque, comme j’ai déjà pu rapporter ces mots du cardinal Lustiger : ce qu’un prêtre apporte aux chrétiens, le chrétien l’apporte au monde.
Merci d’avance de vos éclairages.
P. Arnaud